Historique

Découverte du patrimoine : promenade à travers l’histoire de Berlaimont La promenade proposée ne sera qu’une évocation de l’Histoire de Berlaimont à travers le dépouillement des écrits de Messieurs BERARD, DEFROMONT et PIGOT. II ne s’agira que d’une visite basée sur une vulgarisation de ces travaux en respect des auteurs. Le trajet emprunté est le […]

Découverte du patrimoine : promenade à travers l’histoire de Berlaimont

La promenade proposée ne sera qu’une évocation de l’Histoire de Berlaimont à travers le dépouillement des écrits de Messieurs BERARD, DEFROMONT et PIGOT.

II ne s’agira que d’une visite basée sur une vulgarisation de ces travaux en respect des auteurs.

Le trajet emprunté est le suivant :

  • Place de l’église
  • Place du Général de Gaulle
  • Ruelle du plateau
  • Promenade de la Sambre
  • Écluse de Berlaimont
  • Rue d’Aulnoye
  • Grand rue

Départ de la visite, Église Saint-Michel

Ancien cimetière

Jusqu’au XIXème siècle, comme dans beaucoup de villages, le cimetière paroissial entourait l’église et ce n’est qu’au milieu du XIXème siècle que l’on décida de le déplacer. Certaines pierres tombales seront replacées dans le cimetière actuel mais d’autres serviront de matériaux de remploi comme l’attestent différentes marches de l’église (marche de la sortie principale – marche de la chaufferie) et même une marche d’escalier de la rue de Turenne laisse encore apparaître clairement la dédicace de la pierre tombale. Rien ne se perd, tout se réutilise.
Il paraît même qu’après la destruction du château et de l’église en 1643, les pierres servirent à reconstruire l’église actuelle.

Petit rappel historique relatif à l’église

L’église est certainement le bâtiment toujours debout qui a connu le plus de démolitions et de reconstructions.

En 1490, Antoine de Rollin, seigneur d’Aymeries vient mater Isaac de Berlaÿmont (le Bâtard) et malheureusement, l’église subit la bataille et fut rasée.

En 1643, nous sommes encore espagnols et les troupes françaises après avoir fait le siège de la ville de Rocroi, viennent répandre la peur et la mort dans les Pays Bas Espagnols ainsi Berlaimont fut détruit en grande partie ; le château et encore l’église. Il faut dire que l’église se trouve à proximité du château et ce voisinage n’est pas tranquille.

Ce n’est qu’en 1658 que l’emplacement de la nouvelle église est connu. 1671 inaugure la fin des travaux de maçonnerie ; les maçons en ont laissé une trace dans le mur de pierres bleues au dessus du vitrail sud. En 1680, la sacristie est achevée comme l’indique encore les maçons de cette époque.

Durant la Révolution française, l’église fut simplement fermée au culte pendant 1 an en 1793. La population berlaimontoise était restée fidèle au culte catholique.

L’aspect général de l’intérieur a peu changé si ce n’est l’emplacement de l’orgue et les retables magnifiques. En effet, les deux guerres mondiales vont causer de grands dommages à cette église paroissiale. En novembre 18, des obus anglais tombent sur le chœur et la nef .

Quelques photos montrent les dégâts. Le classement aux monuments historiques en août 21 va sauver cette église particulière après la deuxième guerre mondiale lorsqu’il faudra reconstruire celle-ci détruite par le feu le 2 septembre 44 (tout comme sa voisine Avesnes sur Helpe) .

Pourquoi la rue du 5 novembre ?

Évocation de la chapelle détruite, des bombardements de 1918 et de 1944.

La rue doit son nom au jour de la libération de Berlaimont par les troupes anglaises le 5 novembre 1918 après d’âpres combats et un bombardement des troupes anglaises.

D’ailleurs, l’église et la place en subiront les conséquences en effet, quelques obus tomberont sur la nef de l’église qui restera marquée pendant de longues années. Par ailleurs, à l’emplacement de l’arrêt de bus actuel, se situait une chapelle dédiée à Notre Dame de Bonne Espérance érigée vers 1830 et qui reçut de plein fouet un obus. L’aspect de cette chapelle est similaire à la chapelle qui se trouve dans la rue Fernand Thomas : la chapelle Saint Roch.

La chapelle de Bonne Espérance

En 1944, le 2 septembre, une colonne allemande passe par Berlaimont pour la retraite vers les Ardennes; les exactions des allemands dans le Sud Ouest sont connues et nul ne veut voir cela à Berlaimont. D’après différentes sources, les résistants devaient laisser passer cette colonne tout en les surveillant mais un allemand apercevant un guetteur dans le clocher, tira et provoqua l’incendie du clocher puis de l’ensemble du bâtiment (la charpente en chêne avait plus de 250 ans) L’ensemble du mobilier sacré et des ornementations fut détruit.

Signes cabalistiques de la façade

Sur la tour proprement dite, des signes cabalistiques sont encore apparents ; des cœurs, des losanges ; d’aucuns prétendent que ces signes sont l’héritage des croyances païennes de nos ancêtres et auraient pour vocation magique de protéger l’église. Certains auteurs prétendent que ces signes seraient des signes de l’écriture scandinave ; les runes. Cependant, il apparaît plus plausible qu’il s’agisse d’une fantaisie des maçons afin de casser la monotonie de la construction d’une tour en briques de plusieurs dizaines de mètres. Sur la tour de l’église de Berlaimont, on devine sur les différentes faces un cœur, des entrelacs.

Vieilles pierres

Des repères historiques sont disséminés dans les murs de l’église ainsi, la dernière marche de la petite porte la date « 1605 ». Au dessus du vitrail donnant sur l’actuelle rue Fernand Thomas, on aperçoit « 1671 » taillé dans la pierre ; ce qui correspond à l’achèvement de la maçonnerie pour la croisée des transepts enfin, dans la brique de la sacristie la mention « 1680 ».

Ruelle des Juifs

Au Moyen Age, dans toute l’Europe, les juifs sont obligatoirement regroupés dans des zones ; une certaine prospérité permet au Hainaut de développer l’activité économique. Ainsi, des foires et marchés sont organisés à Berlaimont depuis 1389 (octroyé par Albert de Bavière, Comte de Hainaut). D’après Monsieur Bérard, un indice de cette prospérité est l’apparition de juifs à Berlaimont à cette époque car ils sont changeurs et banquiers. En effet, l’église interdit aux catholiques de pratiquer ces professions. Sur la place est ainsi concentrée toute l’activité de Berlaimont : commerciale (ghetto, halle aux grains), politique (halle aux grains) et religieuse (église).

Place du Général de Gaulle. Vieille pierre « Van Dam »

Il y a quelques années, en me rendant aux ateliers municipaux, j’aperçus une pierre qui était sur un tas de pierres bleues. Après l’avoir évoqué avec le maire, celui-ci décida de la mettre en valeur dans cette zone.

Après des recherches, et un contact avec le Baron de Milleville, propriétaire du château d’Audignies et descendant du Chevalier Van Dam, il apparaît que ce blason appartient bien à sa famille et qu’elle a dû appartenir à l’un de ses ancêtres ; Adrien Van Dam ou Florent Van Dam.

En effet, cette famille Van Dam, d’origine hollandaise réfugiée dans le Hainaut Catholique, occupa le poste le plus important dans l’administration de l’Ancien Régime ; celui de bailli, c’est-à-dire le gardien des droits et privilèges du seigneur, le contrôleur de la gestion échevinale, la gestion des biens paroissiaux.

On sait que Florent Van Dam se fait enterrer dans le couvent des sœurs grises de Berlaimont et il paraît possible que ce morceau de pierre soit une infime partie de son tombeau, gisant.
Hôtel de ville

Depuis le XVIIème siècle, l’école communale occupe la « Maison d’école » de la grand’ place (aile droite de l’actuel hôtel de ville. En 1857, l’instituteur a 93 élèves. Les locaux deviennent exigus et il faut attendre 1881 pour qu’une nouvelle école voit le jour ; celle-ci sera située au carrefour des routes de la Tête noire et de la Grande Carrière.

La façade actuelle a été refaite entre 1923 et 1927 puisque antérieurement, une multitude de lucarnes
habillait le toit, le clocheton était inexistant et la grande porte était un passage qui permettait d’accéder aux berges de la Sambre et au « port fluvial » en chariots.

On aperçoit des traces de l’ancien linteau de pierre sur l’extérieur gauche et à l’intérieur du grand escalier (pierres bleues au coin des deux murs).

Le bâtiment par lui même a eu beaucoup d’affectation puisqu’en plus d’avoir été en partie école communale, c’était là que siégeait le conseil de révision où les conscrits étaient tirés au sort. L’aile droite abritait la justice de paix, une petite morgue mais aussi un bureau des Ponts et Chaussées (D.D.E. de l’époque).

Poste – ancienne halle aux grains

Sur les différentes représentations des albums de Croÿ, on trouve à proximité de l’église et sur l’emplacement actuel de la Poste, un bâtiment assez important d’au moins 2 étages. D’après les recherches effectuées par les historiens locaux (Messieurs BERARD et DEFROMONT), il s’agit de «la halle et maison de ville» appelée également halle aux grains. Cette halle, selon Monsieur DEFROMONT, abritait les transactions, servait d’entrepôt pour les récoltes. Le « conseil municipal » y délibérait également.

L’année 1643 fut fatale également à cet édifice.

Emplacement de l’église primitive

La première église se trouvait sur ce qui est maintenant la place du Général de Gaulle ; les historiens locaux prétendent qu’elle pouvait servir de chapelle castrale ; malheureusement, c’est cette trop grande proximité avec le château qui lui causa beaucoup de dommages à travers les siècles. C’est pour cela qu’on décida de l’éloigner.

Qu’est ce que les albums de Croÿ ?

Le Duc Charles de Croÿ, né en 1560, fait représenter les provinces ou il exerce ses fonctions. Près de 2500 gouaches (23 volumes) ont été ainsi réalisées par un peintre Valenciennois ; Adrien de Montigny.

Ruelle du Plateau. Vue sur le site de la Sambre – défense de la Sambre au Moyen âge

Comme on l’a vu précédemment, un passage permettait aux chariots de transiter de la place jusqu’aux quais de la Sambre ; la manœuvre ne devait pas être aisée surtout en hiver. Comme on peut le voir, Berlaimont est construit sur un promontoire.

Certains historiens romantiques situent un camp romain à l’emplacement du château voire même sur la place principale de Berlaimont car l’élévation naturelle à cet endroit permettait d’assurer une bonne défense. Cependant, aucun élément concret ne vient fonder cette idée. Mais, il ne faut pas oublier que la région est occupée depuis fort longtemps puisque le peuple Nervien y habite. La paix romaine venue, des colons viennent s’installer ; Bavay en est un exemple. Au siècle dernier, on a découvert les restes d’une villa gallo romaine en forêt près du Coucou et en 1880, d’innombrables pièces romaines ont été découvertes à la Grande Carrière.

La rivière, si elle n’est canalisée qu’au XIXème siècle, doit être contrôlée car c’est un axe de circulation. Bauduin l’édificateur, comte du Hainaut fait renforcer l’ensemble de ses châteaux bordant les frontières de son territoire et notamment Berlaimont.

Vestiges du château – différentes batailles du château

  • 1478 : Louis XI assiège le château.
  • 1490 : Antoine de Rolin assiège le château afin d’arrêter le « Bâtard de Berlaÿmont » et ses hommes qui terrorisent le pays.
  • 1543 : François Ier prend Landrecies puis de son camp de Maroilles, prend les châteaux de Sassogne, Berlaÿmont et Aymeries.
  • 1576 : Berlaimont est encore ville des Pays Bas Espagnols ; des compagnies de huguenots français à la solde du Prince d’Orange attaquent le château. Le gouverneur général des Pays Bas envoie les troupes d’Octavio de Gonzague qui attaquent les français. Les français furent tellement surpris qu’ils abandonnèrent l’attaque du château pour prendre la fuite dans le village mais les troupes espagnoles ne font pas de quartiers ; des centaines de prisonniers sont exécutées dans le village et il paraît qu’il y a quelques décennies, un mur de soutènement de la ruelle du plateau révéla des dizaines de squelettes après avoir rompu.
  • 1637 : En juillet-août, le château opposa une faible résistance aux français.
  • 1643 : Le Duc d’Enghien, le Grand Condé anéanti le village de Berlaimont, l’église et le château. En mai 1635, la France déclare la guerre aux Pays Bas Espagnols ; c’est ce que l’on appelle la guerre de trente ans. Elle se termine par le Traité des Pyrénées en novembre 1659. Avec le traité de paix, certaine villes deviennent françaises : Le Quesnoy, Avesnes sur Helpe, Landrecies et Berlaimont.

Évocation de la léproserie

Les lépreux étaient exilés sur la rive droite de la Sambre, dans un endroit appelé « Cense d’Ubel, de Baille» à proximité de la Cense de Mécrimont (malheureusement, le développement industriel de Vallourec a englobé le site dans son enceinte et sous les fondations de quelques bâtiments).

En effet, le lépreux était considéré comme mort et il lui était interdit de boire l’eau des fontaines, de parler aux autres, de manger dans d’autres ustensiles que les siens. Dans les léproseries, les règles de vie étaient fort strictes (interdiction de parler à haute voix, de dormir ensemble, repas et dortoirs séparés).

Les lépreux sont installés dès le XIIème siècle à Berlaimont grâce à la donation de la fille de Gilles de Chin et le bâtiment résista jusqu’à l’arrivée des autrichiens en août1793. Mahaut donne près de 60 hectares aux lépreux. Sur la fin, le bâtiment n’était plus destiné à une vocation d’accueil des lépreux puisque la lèpre disparaîtra de l’Occident au cours de l’Ancien Régime mais « les pauvres malades » y étaient accueillis.

Moulins banaux de Berlaimont

Le moulin banal de Berlaimont était en fait composé de plusieurs roues réparties sur la largeur des deux bras de la Sambre comme le montrent les Albums de Croÿ. Vers la fin du XVIIIème siècle, Adrien Taulet en est le meunier et d’après les rapports des sergents du bailliage, il avait une mauvaise réputation du fait de la différence entre la farine produite et le grain apporté et par ses chiens qui gardaient les moulins banaux.

En 1812, il appartient à la veuve Pierrard, en 1854, à Jean Baptiste Baudet qui fait élargir la roue en 1863 afin d’actionner, en plus des meules, une scierie de bois (Baudet est également marchand de bois). En 1901, la société du canal de jonction de la Sambre à l’Oise achète le moulin.

L’activité de meunerie s’arrête en 1903 et les installations disparaissent au cours de la première guerre mondiale.

Rue d’ Aulnoye

Évocation du couvent des sœurs grises

Louis Rollin, seigneur d’Aymeries, petit-fils du chancelier de Bourgogne, par condescendance pour Gillette sa femme, fille et héritière du seigneur de Berlaimont fonda un couvent de religieuses du tiers ordre de Saint François dans Berlaimont vers 1507.

Anne de Rollin, sa fille, fit agrandir et approprier la maison conventuelle que les sœurs occupaient déjà près du grand pont qui enjambe la Sambre (actuelle rue d’Aulnoye).
La Révolution française fut fatale au couvent des sœurs grises et en janvier 1792, des pillages
interviennent dans le couvent

Le couvent des sœurs grises a été supprimé le 12 prairial de l’an VI (31 mai 1798). Les sœurs quittèrent la France pour se réfugier dans l’actuelle Belgique.

Les biens appartenant au couvent ont été confisqués et déclarés domaines nationaux et le couvent fut entièrement détruit. Une partie des bâtiments servit comme entrepôt à charbon.

Berlaimont possédait également un prieuré ; il se situait sur la route de Sassegnies ; Berlaimont en a gardé un souvenir dans l’appellation de la rue du pont des moines.

Grand rue – Maison du bailli – Évocation des troubles de la Révolution

Le 1er janvier 1792, et les jours qui suivirent, des troubles révolutionnaires eurent lieu à Berlaimont. En effet, Berlaimont semblait être resté fidèle aux idées de l’Ancien Régime puisque le curé était devenu réfractaire et faisait des messes en secret. Un curé constitutionnel le « remplaçait ». Durant ces évènements, le pont sur la Sambre fut coupé par les berlaimontois pour éviter que des gens d’Aulnoye et de Leval viennent commettre des méfaits.

Des révolutionnaires furent tués et le 2, des centaines de personnes envahirent Berlaimont par Aymeries ; le couvent des sœurs grises fut pillé, la maison du prieur (actuel numéro 34 de la Grand’rue) et celle de l’ancien bailli (Numéro 31 de la même rue) furent également saccagées (près de 8000 livres d’assignats ont été dérobés). Ce fut l’intervention d’un régiment qui mit fin à ces troubles.

Vieilles pierres – signification

Sur beaucoup de façades de vieilles maisons de Berlaimont, on trouve des clefs de voûte sculptées ; ces pierres ont la forme d’un blason et tout un symbolisme entoure ces pierres. On en trouve disséminées sur toute la commune et confirment en partie l’ancienneté des maisons, du village et des hameaux puisque la plus ancienne clef de voûte recensée sur Berlaimont date de 1678 et se trouve au hameau du Sars Bara. La date d’érection de la maison figure généralement en haut puis en descendant on trouve les lettres I.H.S. « Iesus Hominem Salvatorem » (Jésus, Sauveur des hommes) puis des initiales ; il est possible que ces initiales soient celles du premier propriétaire. Berlaimont devient française en 1659 avec le traité des Pyrénées alors que Bachant, Aymeries et Aulnoye ne le deviennent qu’en 1678.

Il paraît même que la frontière entre La France et les Pays Bas Espagnols passait dans la Grand rue.
(Berlaimont fut une terre de passage) ; on fut Lorrain, Flamand, Avesnois, Bavarois, Bourguignon, Autrichien, Espagnol et même dans la période la plus sombre de notre Histoire ; Allemand.

On parle d’Aymeries et de Aulnoye car ces deux communes ne sont rattachées qu’au milieu du XX ième siècle. Jusqu’à la Révolution Française, Berlaimont était la commune principale du « canton » et d’ailleurs, on voyait l’influence de cette communauté sur les autres : Leval sous Berlaÿmont, Aulnoye lez Berlaÿmont.
Carrefour Grand rue – rue de l’église – pilori

Au carrefour de la Grande Rue et de la rue de l’église, le lieu s’appelait autrefois le pilori. Cet emplacement fait certainement référence à l’endroit où les brigands étaient exposés le temps de leur peine. Au lieu-dit le Pilori, en creusant la tranchée d’un aqueduc en 1882, on a découvert 20 squelettes placés entre deux lits de tuiles. Il doit s’agir de victimes d’une guerre ou d’une épidémie moderne et non de tombes antiques.

Cela n’est pas sans rappeler le sort que l’un des « seigneurs » de Berlaimont connut vers 1490 puisqu’à cette époque, le seul héritier des terres est un enfant mal né ; il est nommé le bâtard de Berlaÿmont. A la tête d’une bande de brigands, il pillait les fermes des environs, s’embusquait dans les bois et le long des chemins et y dévalisait les marchands. En mai 1490, le seigneur d’Aymeries fit le siège du château. Les brigands se rendirent après plusieurs jours de siège. Le bâtard, en raison de sa lignée fut décapité et quelques-uns de ses compagnons furent exécutés et leurs corps exposés pendant quinze jours à Mons.

Évocation des noms de rues intéressantes

Grande Carrière

Contrairement à l’idée répandue de la présence d’une carrière sur le territoire de Berlaimont, ce mot n’évoque pas une quelconque mine à ciel ouvert mais est tout simplement un mot d’origine patois qui signifie « voie charretière ». En effet, jusqu’en 1841, la route de la Tête noire n’existe pas en tant que chemin « carrossable » et donc les gens passent par« el grand carrière de Valenciennes », le grand chemin de Valenciennes.

La Tête noire

La forêt de Mormal toute proche permettait de faire du charbon de bois et les gens qui le fabriquaient en forêt vivaient une grande partie du temps sur le lieu de leur travail ; le travail du charbon de bois noircissait les visages et cela est resté dans la mémoire des hommes et des pierres puisque sur l’ancien café du Taillis (autre mot évoquant un défrichement) on trouve une moulure de tête noire sur le mur de la façade.

Chemin des vignerons

Au Moyen Age, à Berlaimont, on cultivait la vigne sur les coteaux du chemin qui menait au Sars Bara (Sars = défricher) ; D’après les comptes du Comté du Hainaut, le vin de Berlaimont devait être bon puisque la noblesse hennuyère en achetait de grandes quantités.